Le processus de dépôt en pratique
Déposer sa marque, c’est un peu comme partir en randonnée : il faut se préparer, suivre un itinéraire précis et, idéalement, être bien accompagné(e). Les étapes clés diffèrent selon les pays, mais en France, par exemple, la démarche se fait auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle). À l’échelle de l’Union européenne, c’est l’EUIPO (Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle). Vous pouvez même envisager un dépôt international auprès de l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle) si vous ciblez plusieurs pays hors UE.
Voici comment se déroule généralement la procédure :
D’abord, vous effectuez une recherche d’antériorité pour vérifier qu’aucune marque similaire ou identique n’existe déjà dans la même classe de produits ou de services. Ce point est crucial : avant de déposer votre marque, assurez-vous qu’elle n’empiète pas sur des droits antérieurs. En effet, si un concurrent possède déjà des droits sur un nom proche, vous risquez de voir votre dépôt rejeté ou, pire, de recevoir une assignation en justice pour contrefaçon.
Ensuite, vous remplissez un formulaire de demande de dépôt : vous y renseignez le nom de la marque, le logo si nécessaire, et surtout la liste des classes de produits ou de services que vous visez. Le choix de ces classes se base sur la classification de Nice, un système international regroupant les activités en différentes catégories. C’est un moment clé : vous devez anticiper ce que votre marque couvrira aujourd’hui, mais aussi demain. Rien ne sert d’enregistrer la marque dans 30 classes si vous n’exploiterez que deux champs d’activité. À l’inverse, il serait dommage de ne solliciter qu’une classe alors que vous prévoyez, à court terme, de diversifier votre offre.
Une fois le dossier transmis, l’office compétent (l’INPI en France) procède à un examen pour s’assurer que votre marque remplit les critères de validité : caractère distinctif, licéité, absence de tromperie, etc. Au cours de cette étape, l’institut publie votre demande au Bulletin officiel de la propriété industrielle, ce qui permet à d’éventuels titulaires de marques antérieures s’estimant lésés de s’opposer à votre enregistrement. Il y a donc un délai d’opposition pendant lequel d’autres acteurs peuvent contester votre demande.
Si aucune opposition recevable n’est formulée, ou si vous parvenez à négocier un accord, alors votre marque est officiellement enregistrée. Vous recevez un certificat de dépôt, et votre marque est protégée pour une durée de dix ans renouvelable. Selon les pays, ou si vous optez pour un dépôt international, les modalités et délais exacts varient, mais l’esprit reste le même : vérification d’antériorité, dépôt, examen, publication, opposition éventuelle, enregistrement.
Soyons honnêtes, ces démarches peuvent sembler intimidantes au premier abord. Il arrive que certains entrepreneurs choisissent de se faire accompagner par un cabinet spécialisé ou un conseil en propriété industrielle pour gérer le dépôt, surtout si leur projet inclut des éléments techniques complexes ou s’ils désirent une protection multi-pays. Vous pouvez tout de même mener la démarche seul(e), mais il faut bien se renseigner au préalable et ne négliger aucune étape.