Les principaux cadres législatifs
Vérifier la légalité d’un PPP dans le retail implique de maîtriser, ou tout du moins d’avoir conscience, de quelques cadres législatifs majeurs. Cela peut sembler intimidant, mais promis, l’essentiel est de retenir la logique générale. Les textes réglementaires forment la « base de jeu » sur laquelle doivent s’aligner toutes les parties prenantes. Je vous rassure tout de suite : vous n’avez pas besoin de connaissances juridiques approfondies pour comprendre les principes fondamentaux. Il suffit de savoir où chercher l’info et, si besoin, savoir à qui s’adresser en cas de doute.
La législation en France
En France, les marchés publics et les concessions sont régis par des codes spécifiques (Code de la commande publique, Code général des collectivités territoriales, etc.). On y trouve un ensemble de règles strictes qui visent à garantir la libre concurrence et la transparence. Les grandes étapes lorsqu’une entité publique souhaite confier un projet ou un service au secteur privé incluent la publication de l’appel d’offres, l’examen des candidatures, la sélection des offres et la notification. En tant qu’entrepreneur du retail, vous pouvez vérifier si ces étapes ont bien été respectées. Consultez les avis de marché sur les plateformes officielles pour voir si le projet a été publié correctement. Si vous remontez la chaîne du partenariat jusqu’à sa genèse (c’est-à-dire au moment où l’entité publique décide d’engager des fonds), vous pourrez vérifier la traçabilité de cette démarche. Et si vous remarquez une anomalie, il est parfois plus sage d’obtenir des clarifications avant de s’engager plus avant dans le montage.
Ensuite, il y a les aspects liés aux aides d’État, sujet sensible dans l’Union européenne. Le principe général : toute aide qui fausse le libre jeu de la concurrence est interdite, sauf exceptions justifiées par l’intérêt général. Par exemple, un projet de revitalisation économique peut être exempté si cette revitalisation s’adresse à une zone défavorisée. Mais l’entité publique doit déclarer ou notifier cette aide à la Commission européenne si elle dépasse certains seuils. Il est donc essentiel de vérifier que votre projet est éligible et que toutes les déclarations requises ont été effectuées en bonne et due forme.
Exemples internationaux
À l’international, le principe d’attribution équitable et transparente demeure. Des pays comme le Canada, les États-Unis ou le Royaume-Uni disposent de règlementations similaires, bien qu’avec des nuances. Au Canada, il existe par exemple le système des « P3 » (Public-Private Partnerships), très courant pour la construction d’infrastructures, mais appliqué avec vigilance dans le commerce de détail. Les États-Unis, quant à eux, laissent une place importante aux lois fédérales et aux législations d’État, rendant parfois la situation plus complexe à naviguer. J’avais un ami qui a tenté d’implanter un mini-centre commercial sur la côte Est, avec l’appui d’une agence de développement local. Il a rapidement compris que le respect du Buy American Act et la connaissance des procédures d’attribution étaient obligatoires. À chaque fois, la légalité doit être examinée sous l’angle de la loi locale et du niveau de compétence concerné (fédéral, régional ou municipal).