Comment exploiter le RNE pour identifier des franchises en expansion

28/05/2025

Le RNE, un allié sous-estimé pour l’entrepreneuriat

Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis Alexia, fondatrice d’Hub & Retail. Mon parcours m’a conduite à ouvrir plusieurs boutiques physiques, à expérimenter diverses formes de commercialisation et à m’intéresser de près à la digitalisation du commerce. À chaque fois, je me suis heurtée à la complexité des obligations administratives et à l’exigence de disposer d’informations fiables sur les entreprises. Un jour, j’ai réalisé qu’il existait une mine de renseignements, encore trop peu exploitée, et qui se révèle pourtant essentielle pour repérer les activités en forte croissance : le Registre National des Entreprises, plus communément appelé RNE.

Le RNE peut vous éclairer sur les entreprises nouvellement créées, sur leurs statuts ou sur les changements majeurs qui surviennent au cours de leur vie. Au fil de mes échanges avec d’autres entrepreneur·e·s, j’ai compris que le RNE était souvent considéré comme un simple répertoire administratif. Pourtant, croyez-moi, dès que l’on souhaite investir dans une franchise ou s’associer à un réseau déjà existant, ce registre constitue un formidable point de départ. Il fournit des informations légales et officielles qui permettent de détecter des tendances de développement. D’ailleurs, lorsque j’ai voulu analyser le potentiel d’une enseigne de prêt-à-porter avant d’intégrer son réseau de franchise, c’est grâce au RNE que j’ai pu valider la solidité de ses fondations avant de me lancer.

Dans cet article, j’aimerais partager avec vous les multiples facettes du RNE et, surtout, comment l’exploiter pour repérer des franchises en pleine expansion. J’aime beaucoup comparer le RNE à une sorte de boussole administrative. Il indique des coordonnées précises (données légales, secteurs d’activités, évolutions de capital) qui, une fois comprises et recoupées, offrent la possibilité d’anticiper l’avenir rutilant ou plus incertain d’une structure. Cette boussole est bien plus abordable que vous ne l’imaginez : il suffit de savoir où et comment regarder.

Et c’est là que l’on touche le cœur du sujet : quand on parle de franchises en expansion, on pense directement à la rentabilité, la popularité d’une marque, l’efficacité d’un concept, mais on oublie souvent l’importance de réaliser des vérifications rigoureuses en amont. Avant de perdre un temps précieux (et potentiellement de l’argent) à décrypter des brochures commerciales promettant monts et merveilles, je recommande toujours un passage méthodique par le RNE. En tant qu’entrepreneuse, la fiabilité des informations administratives est pour moi un gage de sécurité : mieux vaut s’appuyer sur des données officielles lorsqu’on souhaite construire un projet sur le long terme.

Pourquoi consulter le RNE pour cibler des franchises en pleine croissance ?

Mon premier réflexe, quand je cherche à analyser une franchise, c’est toujours de me demander si cette enseigne a des perspectives concrètes de développement. Les témoignages de franchisés satisfaits, c’est très bien, mais confronter ces ressentis à des données objectives, c’est encore mieux. Le RNE recense des indications légales sur les entreprises françaises et leurs évolutions : de la naissance d’une société jusqu’à sa transformation, son changement d’adresse, voire sa liquidation. Tout y est. Pour vous donner un exemple concret, j’ai un ami qui hésitait à intégrer une franchise de restauration rapide soi-disant en plein essor. En étudiant de près son dossier RNE, il a constaté une multiplication de changements de dirigeants et un jeu de chaises musicales autour du capital social. Autant dire que ça ne respirait pas la stabilité. Grâce à cette vérification, il a pu éviter un partenariat risqué.

En règle générale, le RNE est un excellent point d’ancrage pour :

  • Vérifier la cohérence des informations transmises par la tête de réseau (si la franchise prétend exister depuis 10 ans, on s’attend à retrouver la même ancienneté dans le registre).
  • Identifier le nombre et la nature des établissements créés sur l’ensemble du territoire, ce qui peut donner un aperçu de la véritable expansion.
  • Analyser la santé juridique de la structure (modifications successives, changements de capital social, mutations de dirigeants) pour mesurer sa solidité.

Si je me fie à mon expérience, les enseignes en expansion régulière ont généralement un historique de croissance notable sur le RNE : de nouveaux établissements surgissent à intervalles réguliers, les augmentations de capital sont contrôlées et la direction reste relativement stable. Au contraire, si vous voyez un empilement de fermetures ou de cessations d’activité sur une courte période, c’est peut-être le signe que la franchise se cherche encore, ou que sa phase de conquête n’a pas porté ses fruits. Je crois fermement aux vertus d’un équilibre entre passion et pragmatisme. Or, maintenant que vous connaissez les atouts de ce registre, vous verrez que l’analyser soigneusement peut faire la différence entre un succès de long terme et un fiasco entrepreneurial.

Comment fonctionne le Registre National des Entreprises ?

Avant de se lancer dans des recherches intensives sur une franchise susceptible d’attiser votre curiosité, il est essentiel de comprendre comment fonctionne réellement le RNE. Pour faire simple, il s’agit d’un répertoire officiel qui tient à jour l’ensemble des informations légales relatives aux entreprises françaises. À chaque création, ou à chaque événement important (changement d’adresse, mise en sommeil, liquidation judiciaire), les informations sont actualisées dans cette base de données. Les organismes qui alimentent et consultent ce registre sont notamment les greffes des tribunaux de commerce, l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) ou encore l’Urssaf. Ces différents acteurs contribuent à la fiabilité des informations mises à disposition du public.

J’ai souvent l’habitude de dire que le RNE ressemble au dossier médical d’une entreprise : chaque fois qu’un événement se produit, on l’y inscrit. Cela permet de retracer l’historique complet de la société, avec ses hauts et ses bas. En tant qu’entrepreneuse, j’aime les choses claires. Quand j’ai débuté, j’aurais aimé qu’on m’explique davantage comment accéder à ces informations. Bien sûr, il y a des plateformes payantes permettant de télécharger un K-bis ou de consulter un certain nombre de données, mais vous pouvez déjà obtenir beaucoup d’éléments en consultant des sites officiels (comme le site géré par l’INPI ou par le greffe). C’est un bon point de départ pour repérer les premières tendances.

Par ailleurs, le RNE ne se limite pas à une liste statique de noms d’entreprises. Il donne un aperçu du secteur d’activité principal (le fameux code APE), du mode d’exploitation (SAS, SARL, SA, franchise ou non) et des indicateurs d’établissement (comprendre si l’entreprise détient un siège social unique ou plusieurs succursales). Dès que l’on souhaite évaluer la force d’un réseau, c’est capital de savoir si l’on est face à une structure monosite ou multi-sites. En toute logique, une franchise en plein déploiement aura un nombre de sites croissant, potentiellement répartis sur plusieurs régions.

Étapes clés pour analyser la fiche RNE d’une franchise

Aller dans le RNE et éplucher les informations pour trouver la perle rare n’est pas compliqué. Le plus difficile, c’est de savoir où regarder et comment interpréter ce qui s’y trouve. Voici une méthode que j’utilise souvent et qui m’aide à distinguer une véritable opportunité d’un projet plus bancal. Je vous la propose en toute humilité, mais sachez qu’elle m’a jusqu’ici évité de sérieux déboires :

  1. Vérifier la date de création : si la franchise se dit ancienne, prenez le temps de confirmer que la date de création concorde avec le discours marketing.
  2. Observer l’historique des établissements : une franchise en expansion ne se résume pas à un seul point de vente. Regardez s’il existe plusieurs établissements et à quelle vitesse ils ont été créés.
  3. Consulter la liste des dirigeants successifs : une valse incessante de gérants ou d’associés peut indiquer une structure instable.
  4. Examiner les modifications de capital : si l’entreprise augmente son capital à intervalles réguliers, c’est parfois le signe d’une ambition et d’une confiance accrues, mais attention aux augmentations trop fréquentes sans justification.
  5. Traquer les éventuelles procédures judiciaires : cela peut paraître évident, mais je recommande toujours de vérifier si l’entreprise a fait l’objet d’un redressement ou d’une liquidation dans le passé.

En suivant ces étapes, vous pourrez déjà avoir une vision claire de la fiabilité et de la dynamique de la franchise que vous convoitez. En prime, vous pouvez recouper ces informations avec ce que vous dit la tête de réseau. Si vous voyez un écart flagrant entre le discours et les données officielles, c’est un signal d’alerte. Comme je le dis souvent : « Pas de panique, mais vigilance ! ». Sachez que j’ai déjà accompagné des porteurs de projet qui ignoraient totalement l’existence de procédures collectives anciennes sur la société-mère de leur future franchise. Heureusement, ils s’en sont aperçus à temps, ont posé des questions précises à la direction, et ont pu rectifier le tir avant de signer leurs contrats.

Repérer des tendances de croissance dans le RNE

Maintenant que vous connaissez les bases pour lire et comprendre le RNE, il est temps de passer à l’étape suivante : la détection de franchises en pleine expansion. Je ne dis pas que tout se joue uniquement dans ce registre, car pour un diagnostic complet, il est sage de compléter avec des enquêtes terrain, des études de marché et des échanges avec d’autres franchisés. Toutefois, le RNE offre un premier filtre très efficace. Jouons cartes sur table : une franchise réellement en développement aura nécessairement laissé des traces dans ce registre. Prenez le cas d’une franchise de salons de coiffure ayant ouvert des points de vente dans sept nouvelles villes au cours des deux dernières années. Forcément, vous verrez apparaître dans le RNE des fiches pour chacun de ces nouveaux établissements. De plus, si la société a renforcé son capital ou fusionné avec un autre groupe pour gagner en moyen, cela se verra.

Une anecdote qui peut vous intéresser : j’ai eu l’occasion d’accompagner une entrepreneuse qui voulait ouvrir une agence d’intérim en franchise. Le réseau qu’elle visait clamait s’être développé dans le sud de la France avec des résultats époustouflants. Grâce au RNE, nous avons repéré une cohorte de nouvelles agences créées en l’espace de huit mois, toutes sous la même forme juridique. Nous avons aussi constaté une augmentation de capital, signe que le réseau souhaitait asseoir son développement. Plutôt bon signe, me direz-vous. Toutefois, pour être complètement rassurées, nous avons poussé la curiosité plus loin : nous avons recoupé ces informations avec des témoignages de franchisés qui confirmaient la bonne dynamique. Résultat : mon amie a signé et son agence tourne maintenant sur les chapeaux de roues. Comme quoi, allier données officielles et retours humains est souvent la combinaison gagnante.

En revanche, je tiens à préciser qu’une présence d’établissements multiples dans le RNE n’est pas toujours gage de croissance rentable. Certaines entreprises s’étendent trop vite sans maîtriser leurs charges, et la multiplication des établissements fragilise l’ensemble du réseau. Dans ce cas, vous remarquerez parfois des fermetures rapides ou des liquidations successives. Sur le papier, on peut avoir l’impression d’une expansion fulgurante, mais le RNE peut révéler que beaucoup de points de vente ont fermé entre-temps. Gardez donc un œil critique : un tri sélectif est nécessaire pour distinguer la bonne expansion de la mauvaise.

Anticiper les risques : regarder au-delà des fiches officielles

J’ai parfois vu des entrepreneurs se contenter de dire : « Je me suis renseigné sur le RNE, tout est bon, je peux signer ! ». C’est un peu comme juger la solidité d’une maison seulement à la façade. Aussi fiable et utile soit-il, le RNE ne remplace pas l’analyse approfondie d’autres éléments cruciaux comme la rentabilité de la franchise, la qualité de la formation dispensée aux franchisés, la réputation de la marque ou encore l’accompagnement offert au quotidien. De plus, certaines informations ne sont pas toujours rendues publiques, par exemple les statistiques de vente ou le niveau d’endettement à jour. Vous n’aurez pas toutes les réponses dans le RNE, mais vous aurez de quoi dégrossir la situation et repérer les signaux d’alerte évidents.

De mon point de vue, le RNE fonctionne comme une première barrière de protection. Vous validez (ou non) la cohérence d’un projet et vous éliminez les pistes hasardeuses. Au-delà, posez des questions concrètes à la direction de la franchise : sur les objectifs de développement, les moyens financiers alloués, la stratégie marketing. Des chiffres comme le taux de satisfaction des franchisés existants ou le nombre moyen de clients par point de vente vous donneront également un aperçu de la performance opérationnelle. Bien sûr, cela demande un peu plus de temps et peut nécessiter des rendez-vous directs. J’ai toujours trouvé que cet investissement valait le coup, plutôt que d’avancer à l’aveuglette.

Si j’osais, je vous dirais d’appliquer la stratégie « double vérification » : ce que vous repérez dans le RNE d’un côté, et ce que vous constatez lors d’entretiens ou d’enquêtes de l’autre. Lorsque les éléments concordent, c’est très rassurant. Lorsque vous voyez des divergences, alerte rouge : essayez de comprendre pourquoi. Parfois, la franchise aura une explication légitime, parfois non. Un ami investisseur m’a un jour confié qu’il considérait le RNE comme l’échographie du bébé entreprise, et les chiffres d’affaires communiqués par la franchise comme ses premiers mots. On ne se fie ni uniquement aux images, ni uniquement aux paroles, mais à la cohérence entre les deux.

Stratégies concrètes pour débusquer des opportunités de franchises

Pour aller plus loin, j’aimerais vous partager quelques stratégies que j’emploie régulièrement. D’abord, j’aime comparer plusieurs réseaux du même secteur à partir de leurs fiches RNE. Par exemple, si vous souhaitez lancer un commerce de vente d’accessoires de sport, vous pourriez repérer trois ou quatre franchises concurrentes et relever l’évolution de leur nombre d’établissements sur les cinq dernières années. Vous pourriez ensuite analyser leurs modifications de statuts et leurs augmentations de capital, tout en regardant si certains ont fermé subitement des magasins. En procédant par comparaison, vous voyez nettement laquelle progresse de manière saine et laquelle donne des signes d’essoufflement.

Ensuite, je vous recommande de vous intéresser aux variations de dirigeants. Il m’est arrivé de découvrir qu’une franchise réputée avait subi un départ massif de son équipe fondatrice, remplacée par de nouveaux venus sans réelle expérience dans le domaine. Pas forcément alarmant si ces nouveaux associés sont compétents, mais c’est une donnée à prendre en considération. Il faut aussi savoir que lors du démarrage d’une franchise, le dirigeant fondateur endosse souvent un rôle-clé, ne serait-ce que pour transmettre la vision et le concept d’origine. Quand la direction change brutalement, on peut craindre une perte de cohérence si tout n’est pas solidement cadré.

Pour affiner votre approche, j’ai déjà conseillé à certains porteurs de projet de s’abonner à des alertes sur les modifications d’entreprises dans un secteur particulier. Même si vous n’êtes pas obligé·e de souscrire à un service payant pour ce faire, cela peut être un gain de temps précieux. Vous pourriez recevoir une notification lorsqu’une société donnée modifie son capital ou ajoute un nouvel établissement sur le RNE. Ainsi, vous gardez un œil en continu sur l’évolution de cette franchise, ce qui vous évite d’avoir à consulter le registre manuellement toutes les semaines. Je trouve cette technique plutôt utile pour rester réactif·ve, notamment si vous hésitez encore entre plusieurs réseaux que vous souhaitez tester sur la durée.

La question de la rentabilité et du retour sur investissement

Le fantasme du réseau franchisé en expansion, c’est de dégager une rentabilité impressionnante et d’offrir un retour sur investissement rapide. Toutefois, comme je le répète souvent, le RNE ne vous donnera pas directement le niveau de chiffre d’affaires ni de rentabilité nette. L’expansion rapide peut dissimuler un modèle non rentable à moyen terme. J’ai eu l’exemple concret d’une franchise de services à domicile qui a ouvert 15 antennes en un an et demi. Sur le papier, c’était impressionnant. Dans le RNE, les créations d’établissements se succédaient à rythme quasi mensuel. Seulement, à y regarder de plus près, la plupart de ces antennes n’étaient pas rentables avant la troisième année et plusieurs franchisés ont jeté l’éponge, faute de trésorerie suffisante.

Commencez donc par croiser ces informations d’implantation avec des données de rentabilité ou de témoignages de franchisés existants. Certes, il se peut que vous ne disposiez pas de tous les éléments, ou que ces chiffres soient notamment publiés dans les documents d’information précontractuelle (DIP) que la tête de réseau doit vous remettre avant la signature de tout contrat de franchise (conformément à la loi Doubin). Mais la première étape, c’est de voir si la structure est réellement en pleine croissance (le RNE vous le dira en partie) et si cette expansion s’accompagne d’un minimum de pérennité. Par exemple, si vous constatez que les franchisés sont toujours à bord et qu’il n’y a pas de liquidations précoces, c’est déjà un bon indice.

En clair, la consultation du RNE s’inscrit dans une logique de pré-étude. On y repère des signaux encourageants (ou décourageants), que l’on va ensuite approfondir avec des informations financières plus précises et, surtout, avec des rencontres de franchisés sur le terrain. Dans mon entourage, certains ont économisé des sommes considérables – plus de 100 000 euros d’investissement dans certains cas – en évitant d’intégrer un réseau qui, malgré une communication aguicheuse, montrait de lourdes failles dans le cadre de son développement.

Le rôle des expert·e·s et des conseils extérieurs

Par moments, il peut arriver que vous ne sachiez plus trop quoi faire de toutes ces informations. Le RNE est une mine de données, mais leur interprétation peut se révéler ardue, surtout si les mouvements de capitaux ou les changements statutaires se multiplient. Dans ces cas-là, je conseille souvent de faire appel à un·e professionnel·le du droit, plus particulièrement un avocat spécialisé en droit des affaires ou un expert-comptable qui connaît bien la franchise. Je me rappelle d’une fois où j’ai découvert une clause un peu floue dans le pacte d’actionnaires d’une société franchisée, mentionnée dans les extraits RNE : c’est un avocat qui a réussi à m’expliquer les implications réelles de cette clause. Résultat, j’ai pu éviter une mauvaise surprise.

N’hésitez pas à évoquer le RNE quand vous discutez avec vos conseillers. Parfois, un simple coup d’œil expert permet de diagnostiquer une anomalie : par exemple, un capital social trop bas par rapport aux ambitions affichées, une multiplication d’associés minoritaires qui témoigne d’une dispersion des pouvoirs de décision, ou encore une absence de dépôt des comptes annuels. Je me souviens avoir soutenu un jeune entrepreneur qui voulait rejoindre une franchise de location de véhicules. Les dirigeants du réseau affirmaient être soutenus par des investisseurs solides. Dans le RNE, on voyait pourtant des augmentations de capital successives de toute petite taille, et un capital final qui ne correspondait pas à la promesse d’un groupe puissant. C’est le comptable qui lui a pointé du doigt ce hiatus. Conclusion : il a préféré chercher un réseau concurrent, plus transparent.

Aller plus loin dans la prospective et la veille concurrentielle

Le RNE ne sert pas seulement à réagir à des opportunités qu’on vous présente. Il peut également constituer un outil de veille concurrentielle très utile. Imaginons que vous soyez déjà franchisé·e dans un secteur précis, par exemple la vente de bouquets de fleurs en libre-service, et que vous souhaitiez garder un coup d’avance. En consultant régulièrement le RNE, vous pouvez suivre l’apparition de nouvelles enseignes concurrentes ou la progression fulgurante d’une franchise émergente. Si vous repérez qu’une autre franchise de fleurs ouvre cinq boutiques sur les six derniers mois, c’est peut-être un signal que ce concept séduit particulièrement les consommateurs. Vous pourriez étudier leurs axes de différenciation, anticiper l’évolution du marché et, pourquoi pas, coopérer ou vous inspirer de certaines bonnes pratiques.

Je suis convaincue que l’information est la clé de toute stratégie entrepreneuriale gagnante. Surtout aujourd’hui, où la compétition est rude dans pratiquement tous les domaines. Si j’avais eu connaissance plus tôt de la quantité incroyable de données disponibles dans le RNE, j’aurais gagné un temps fou à mes débuts. Oui, cela demande un effort initial pour se familiariser avec la recherche et l’interprétation, mais le jeu en vaut la chandelle. À tous les novices qui lisent ces lignes, je vous encourage à vous armer de curiosité. Osez demander à la personne qui vous parle de la franchise : « Comment se fait-il que l’entreprise ait déménagé trois fois en deux ans, d’après le RNE ? ». C’est en questionnant, en creusant, qu’on détecte les signaux faibles qui peuvent tout changer.

Les erreurs à éviter dans l’exploitation du RNE

Comme tout outil, le RNE peut être mal exploité si on ne s’y prend pas correctement. D’abord, évitez de ne vous focaliser que sur la date de création de l’entreprise ou le nombre d’établissements. Une enseigne peut être récente et pourtant dotée d’un concept explosif, ou au contraire être ancienne et peiner à renouveler son offre. Ensuite, ne prenez pas chaque modification du registre pour un signe absolument positif ou négatif. Une augmentation de capital peut être synonyme de croissance, mais aussi corriger un déficit. Une fermeture d’établissement peut résulter d’une volonté stratégique de se concentrer sur un autre secteur plus porteur. Il faut donc replacer chaque information dans son contexte global.

Par ailleurs, évitez de penser que la consultation du RNE vous dispense d’auditer la rentabilité et la qualité opérationnelle de la franchise. Je le redis, c’est un filtre, pas un verdict définitif. J’ai connu un entrepreneur trop confiant qui, voyant le RNE bien alimenté pour une enseigne de salles de sport, a foncé sans vérifier les conditions de location du local ni la dynamique concurrentielle locale. Il s’est rendu compte trop tard que les charges étaient trop élevées pour atteindre rapidement le seuil de rentabilité. Enfin, préférez la précision à la précipitation : mieux vaut prendre quelques semaines de plus pour compléter l’analyse, plutôt que de signer un contrat trop hâtivement.

Exploiter le RNE : mon dernier mot en toute sincérité

En tant qu’entrepreneuse passionnée par l’innovation dans le retail, je suis convaincue que la connaissance approfondie d’un projet est la meilleure assurance contre les mauvaises décisions. Le RNE est parfois vécu comme un passage obligé et ennuyeux, alors qu’il peut être votre meilleur ami pour repérer les opportunités de franchises prometteuses. Certes, il ne vous fournira pas d’office un plan détaillé pour réussir (ça, c’est votre talent, votre motivation et les services offerts par la franchise qui s’en chargent), mais il vous donnera une base d’informations légales et administratives impossible à ignorer.

Je vous encourage à faire preuve de curiosité. Ne vous contentez pas de la fiche de présentation que la tête de réseau vous donne, ni même d’un simple coup d’œil superficiel dans la base du RNE. Fouillez un peu, comparez, parlez-en autour de vous, et recoupez l’ensemble. Comme je le dis souvent : « On ne prend pas le risque de monter sa propre entreprise pour subir des mauvaises surprises qu’on aurait pu anticiper. » Mon souhait, avec cet article, est de vous montrer qu’il n’est pas si compliqué de démystifier le RNE et d’en faire un outil de sélection redoutablement efficace.

Si cet article a éveillé votre curiosité, vous pouvez consulter les ressources officielles disponibles sur le site du RNE et approfondir d’autres volets comme les fiches de régularité (nécessaires pour vérifier les comptes). J’aime aussi rappeler que le RNE s’avère utile pour élaborer des stratégies d’expansion : si vous êtes déjà franchisé·e dans un réseau et que vous souhaitez ouvrir un autre point de vente, y jeter un œil vous permettra de savoir quelle zone géographique est la plus dynamique, quels sont les concurrents en place, et ainsi de suite.

En somme, pour moi, le RNE est l’un des meilleurs outils à la disposition des entrepreneur·e·s, trop souvent négligé. J’espère vous avoir transmis l’envie d’y plonger et de vous en servir comme il se doit. Un conseil d’amie : si vous êtes sur le point de signer avec un réseau, posez au moins une question directe sur un point que vous aurez relevé dans le RNE. Vous saurez vite si la personne en face vous donne une réponse claire et cohérente ou si elle semble gênée aux entournures. N’oubliez pas que la franchise est une relation de partenariat, fondée sur la transparence et la confiance mutuelle.

Pour poursuivre sur cette lancée et approfondir votre savoir en matière de Retail et de franchise, je vous recommande de visiter les sites institutionnels de l’INPI ou de la Bpifrance. Vous y trouverez des guides qui complètent assez bien l’analyse du RNE. Vous pouvez aussi, si vous le jugez utile, associer un expert-comptable à votre démarche. Certains cabinets proposent d’ailleurs de réaliser pour vous un diagnostic global d’une franchise, incluant la consultation du RNE et une estimation des perspectives de croissance. Si cela vous intéresse, vous pouvez cliquer sur ce lien pour en savoir plus : Découvrir un service d’analyse du RNE.

Je vous remercie d’avoir parcouru cet article avec moi. J’espère sincèrement que ce tour d’horizon vous permettra de décrypter le RNE sous un nouveau jour et de dégoter la pépite qui lancera, ou élargira, votre aventure en franchise. N’hésitez pas à me faire part de vos retours : j’adore lire les histoires de celles et ceux qui, grâce à un petit coup de pouce administratif, se lancent dans des projets qui les passionnent. Quoi qu’il en soit, je vous souhaite beaucoup de réussite dans vos ambitions entrepreneuriales !

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